Gratuit
À propos de la conférence
Cette conférence propose un modèle de musée-universitaire métabolique fondé sur la réanimation de collections dites « secondaires » et de fonds de recherche universitaires désuets. Abandonnées, négligées ou séquestrées pour des questions de conservation, ces accumulations d’objets ont aujourd’hui une valeur largement perçue comme étant rétrospective et témoignant de l’instauration d’une discipline ou d’une institution. Cependant, les collections qui forment le soubassement des musées, des départements d’art et des facultés de sciences sociales et naturelles contiennent encore des traces prototypiques d’innovation. Par conséquent, elles gardent leur valeur en tant qu’objets épistémiques destinés à être réactivés et réinterprétés par les générations à venir. Le modèle symbiotique du musée-universitaire suggère une réorganisation architectonique du musée. Cette conférence propose de reconfigurer le métabolisme propre à l’espace muséal et universitaire en un dispositif démocratique et décolonial à l’aide d’un mobilier ergonomique permettant d’étudier des assemblages hybrides d’artefacts et d’œuvres d’art. Car pour entrer dans un musée, aucun diplôme n’est nécessaire.
Il s’agit de la conférence d’ouverture de La collection est-elle une ressource ou un fardeau?, colloque international organisé en collaboration avec le laboratoire Arts des images et art contemporain (AIAC – UR 4010) de l’Université Paris 8, le Laboratoire international de recherches en arts (LIRA – UR 7343) de l’Université Sorbonne Nouvelle, la Chaire de recherche en études et pratiques curatoriales de l’Université du Québec à Montréal et le Musée des beaux-arts de Montréal, dans le cadre du partenariat Des nouveaux usages des collections dans les musées d’art.
Biographie
Clémentine Deliss travaille aux frontières de l’art contemporain, de l’anthropologie critique, de la pratique curatoriale et de l’édition. Elle est Curator at Large au KANAL-Centre Pompidou, à Bruxelles, où elle élabore son modèle de musée-universitaire métabolique, et professeure honoraire d’histoire de l’art à la University of Cambridge dans le cadre de l’initiative Global Humanities. Elle a été directrice du Weltkulturen Museum de Francfort-sur-le-Main, où elle a mis en place un laboratoire transdisciplinaire pour remédier les collections selon un paradigme post-ethnologique. Elle a été curatrice associée au KW Institute for Contemporary Art, à Berlin (2020-2023). Son exposition Skin in the Game comprenait des prototypes inédits par des artistes contemporains, dont Otobong Nkanga, Rosemarie Trockel et Joëlle Tuerlinckx. Son livre Skin in the Game: Conversations on Risk and Contention est paru en décembre 2023. Son précédent ouvrage The Metabolic Museum (2020) est une référence pour repenser le rapport des collections à leur histoire et à leur réactivation.
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Lieu : À l’auditorium Maxwell-Cummings, 1379-A, rue Sherbrooke Ouest
Modalités de réservation : Activité ouverte à tous et à toutes. Réservation obligatoire. Les sièges sont réservés jusqu’à l’heure du début de l’activité. Une fois l’activité débutée, les sièges inoccupés seront offerts aux personnes présentes selon l’ordre d’arrivée.