Le mât totémique des pensionnats de Charles Joseph rendu à son propriétaire
Charles Joseph (né en 1959), Mât totémique des pensionnats, 2014-2016, cèdre rouge, acrylique. 1 524 x 762 cm (largeur max. avec les ailes), 152,4 cm (diam.). Collection particulière. Photo MBAM, Jean-François Brière
L’imposant Mât totémique des pensionnats de l’artiste Charles Joseph du peuple kwakwaka’wakw, sur la côte Ouest du Canada, a été rendu à son propriétaire. L’œuvre trônait devant le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) depuis 2017, mais son prêt était arrivé à échéance. Œuvre monumentale, le Mât totémique est un hommage aux enfants autochtones − l’artiste fut l’un d’eux − qui ont été arrachés à leur famille et envoyés dans les pensionnats de communautés religieuses de la fin du XIXe siècle à 1996.
Le Mât totémique des pensionnats avait été prêté en 2017, alors qu’il figurait comme point de départ de La Balade pour la Paix : un musée à ciel ouvert, une exposition en plein air présentée dans le cadre des célébrations du 375e anniversaire de la ville de Montréal. Le Musée a tenu le 12 mai dernier une cérémonie intime en présence, entre autres, d’Otsi’tsaken:ra Patton, aîné de Kahnawà:ke, et de l’artiste Charles Joseph, dit Boone, afin d’accompagner le Mât totémique des pensionnats vers sa prochaine destination. Ce dernier a été désinstallé le 16 mai.
« Nous sommes privilégiés d’avoir accueilli cette œuvre monumentale et d’avoir pu raconter son histoire au public montréalais. C’est un moment tragique de notre histoire qu’elle nous rappelle, a commenté Stéphane Aquin, directeur général du Musée des beaux-arts de Montréal. Son départ n’effacera pas la mémoire de son enseignement. Le Musée poursuivra la mission de faire connaître et découvrir la richesse des cultures autochtones à travers l’art. »
Le MBAM remercie chaleureusement son propriétaire pour ce prêt inestimable qui a su capter l’attention et toucher les passants de la rue Sherbrooke Ouest, à Montréal, ainsi que les visiteurs du Musée.