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Publié le 31 mars 2017

Le MBAM honore la mémoire du Dr Sean Buller Murphy, MD., C.M. (1924‐2017)

C’est avec beaucoup de tristesse que le Musée des beaux‐arts de Montréal a appris le décès de l’un de ses plus grands ambassadeurs, le Dr Sean B. Murphy, président de l’institution de 1968 à 1979. Ophtalmologiste et ex-professeur à l’université McGill, le Dr Murphy nous laissera le souvenir d’un homme d’esprit aux réelles qualités de diplomate et d’un infatigable défenseur du Musée. Le MBAM veut saluer le parcours, la ferveur et la générosité de cet authentique gentleman, aussi dévoué envers sa famille et ses patients qu’à l’égard de notre institution.

Jacques Parisien, président du MBAM, déclare : «C’est avec beaucoup de chagrin que nous avons appris le décès du Dr Murphy. Au nom du conseil d’administration, je transmets nos plus sincères condoléances à ses trois enfants, Gail, Brian et Carolyn, ainsi qu’à ses quatre petits‐enfants et à son arrière‐petit‐enfant. Nous perdons aujourd’hui un homme d’exception, dont les réalisations s’inscrivent intimement dans l’histoire du Musée, de Montréal, du Québec et du Canada. Un hommage mérité lui sera rendu au Musée au cours des prochains mois.»

L’extraordinaire engagement du Dr Murphy à l’endroit du MBAM se sera manifesté sur plus d’un demi‐siècle. Il adhère au Comité du membership en 1959, puis au conseil d’administration en
1965. Il devient président de l’institution en 1968 et le restera jusqu’en 1979.

Nathalie Bondil, directrice générale et conservatrice en chef du MBAM, souligne : « Sean était un gentleman majuscule. Un homme d’une vision supérieure… et pas simplement en ophtalmologie ! Ancien président du MBAM, ce bénévole, récompensé au niveau canadien, a accompagné notre institution dans un tournant de son histoire, agrandie, francisée, professionnalisée… Grâce à son ouverture, le MBAM est devenu un musée plus moderne, et moins un club élitiste. Généreux donateur, collectionneur enthousiaste, personnalité chaleureuse, il savait élever le débat, transcender le quotidien, insuffler une noblesse de vertu à tous. Il avait la force déterminée des vrais gentils. Ses yeux avaient gardé cette faculté d’émerveillement enfantine, même au soir de sa vie. Il avait une fraîcheur, une curiosité, une jeunesse que rien ne choquait… Il était toujours ouvert à l’innovation et aux formes les plus contemporaines de l’art. Amateur d’art graphique et artiste, il griffonnait sans cesse.

L’influence qu’exerce le Dr Murphy dans son mandat se fera sentir jusqu’à nos jours. Au début des années 1970, il sollicite l’appui financier du gouvernement du Québec, une première dans l’histoire du MBAM. Le Dr Murphy joue également un rôle clé dans le très attendu projet d’expansion du Musée qui se conclura en 1976. Il déclare à ce sujet : « L’un des principaux objectifs de l’accord survenu entre le gouvernement du Québec et le Musée était de concevoir un complexe muséal de meilleure qualité. » À titre de président, il met alors tout en oeuvre pour obtenir le financement approprié des agences gouvernementales et des donateurs, particuliers et corporatifs, ce qui assurera dans les faits l’ajout d’un premier pavillon.

En parallèle, le Dr Murphy assume les fonctions de président des Musées nationaux du Canada (1979‐1984 et 1987‐1990), de membre du comité exécutif du Conseil des arts du Canada (1977‐1979), de président de la Fédération canadienne des Amis des Musées (1977‐2009) et de vice-président de la Fédération Mondiale des Amis des Musées (1977‐2009). Il crée en 1996 la bourse annuelle Cecil Buller pour professeurs défavorisés au Centre des arts visuels et, en 1999, le Prix annuel de dessin John J. A. Murphy Cecil Buller, une récompense décernée à deux étudiants en beaux‐arts de l’université Concordia.

«Diplômé de Harvard en 1943, il fit ses études de médecine à McGill, puis se spécialisa en ophtalmologie au Presbyterian Hospital de New York, où il prit l’habitude de fréquenter le Metropolitan Museum of Art. Il était fasciné par David, Ingres, Delacroix, Nicholson, et Moore, dont il étudiait les œuvres pendant des heures. Dans ses temps libres, il dessinait et copiait les grands maîtres. De retour à Montréal, après deux ans et demi dans l’Aviation royale du Canada, il entra à l’hôpital Royal Victoria dont il devint ophtalmologiste en chef ; il fut plus tard directeur du département d’ophtalmologie de l’université McGill. Quand il sortait, fatigué, du bloc opératoire, il descendait parfois à pied au Musée, admirait une œuvre ou deux, un Mantegna, un Moore, un Colville. Il aimait les revoir maintes et maintes fois … Sean Murphy croyait qu’un homme découvre et comprend qui il est en fréquentant les œuvres d’art. Et que l’art, comme la musique, adoucit les mœurs.» George‐Hébert Germain dans Un Musée dans la ville, une histoire du Musée des beaux‐arts de Montréal, 2007,p. 138.

Il se retire de la présidence du MBAM en 1979, mais poursuit ses activités en tant que président honoraire, notamment au sein des comités d’acquisition de l’art non canadien d’après et d’avant 1900 et de celui de la programmation. Généreux bienfaiteur et passionné d’art graphique, il aura fait don au MBAM de 141 œuvres.

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