Un nouveau programme de résidence pour les jeunes artistes en arts visuels et médiatiques

Une collaboration avec une institution telle que le Musée des beaux-arts de Montréal représente une occasion inouïe pour les artistes de la relève. Mais il est également très stimulant pour un musée de pouvoir accueillir et encourager celles et ceux qui feront vivre l’art et la culture dans les années à venir. C’est dans cette optique qu’un nouveau programme de résidence a été mis sur pied au MBAM, sur l’initiative de PRISME, son laboratoire d’innovation en médiation numérique.

Créé en avril 2019, PRISME a mobilisé, durant les dernières années, divers acteurs du monde muséal interpellés par les enjeux de la médiation numérique. En privilégiant l’exploration et la cocréation, ce laboratoire a permis d’imaginer de nouveaux outils et de nouvelles expériences numériques pour les musées. À la fois lieu de réflexion et catalyseur de collaborations, PRISME constituait donc le berceau idéal pour le développement et l’encadrement d’une résidence artistique en création numérique.

Une résidence « tout inclus »

Le premier objectif du programme était d’offrir aux jeunes artistes des ressources qui faciliteraient leur entrée dans le monde des arts, notamment la possibilité de rencontrer des acteurs du milieu. La résidence de douze semaines comprend donc l’accès à un espace de création et à des équipements technologiques, ainsi que l’accompagnement personnalisé d’une médiatrice du Musée dans la réalisation d’un corpus d’œuvres numériques en dialogue avec les collections.

« Une résidence comme celle-ci est une excellente occasion pour des artistes en devenir d’avoir accès au MBAM et à ses collections, puits sans fond de ressources, de connaissances et d’émerveillement. Elle permet d’en apprendre plus sur le travail de grands artistes, de découvrir leurs approches et de s’en inspirer. En outre, la résidence amène à comprendre l’ampleur d’une structure telle que celle du Musée », explique Geneviève Godin, médiatrice au MBAM et artiste multidisciplinaire, qui a assisté les lauréats dans leur processus de création à raison de deux heures par semaine.

Selon Geneviève, qui aborde les notions de collaboration et de cocréation dans sa propre démarche et dans ses recherches, guider ces jeunes requiert de l’écoute, mais surtout la capacité de canaliser leurs élans créatifs. Il s’agit de donner forme à leurs intuitions en les invitant à s’inspirer d’autres artistes, dont les œuvres sont exposées dans les salles du MBAM, et en les poussant à explorer d’autres techniques et moyens d’expression. « Je [leur] parle comme je parle à des collègues artistes d’expérience. Nous échangeons des connaissances sur la création dans un esprit d’enrichissement et d’ouverture qui alimente notre production artistique », ajoute-t-elle.

En plus d’être accompagnés et conseillés dès leur premier jour au Musée, les lauréats ont eu la possibilité d’assister à un atelier sur les programmes de bourses en arts visuels, d’être encadrés dans la production de leur lettre de présentation et de leur portfolio, de recevoir les précieux conseils d’une conservatrice du MBAM et de participer à une séance photo.

Des candidatures de qualité

L’appel de candidatures a été lancé en décembre 2022 à de nombreux contacts du Musée au sein du milieu de l’éducation. Un comité de sélection a ensuite été mis sur pied. Il était composé de six personnes aux expertises et aux profils variés, dont Alexandrine Théorêt, conservatrice adjointe de l’art moderne et contemporain international au MBAM. « Nous avons été agréablement surpris par la qualité et la profondeur des candidatures, affirme-t-elle. Les artistes qui ont postulé fréquentent toujours le cégep ou entament leur parcours universitaire. Ces jeunes, qui amorcent tout juste leur carrière artistique, ont présenté des projets stimulants et très diversifiés qu’il nous a été difficile de départager. »

Parmi toutes les candidatures reçues, ce sont les démarches artistiques de Neltje Green, étudiante à l’Université Concordia, et de Rowan Draper, qui termine cette année ses études collégiales, qui ont retenu l’attention du comité de sélection. Selon Geneviève, « Neltje et Rowan se sont démarqués par la qualité des concepts exploités, le langage plastique proposé et leur désir de venir travailler au Musée; leur ambition était palpable ». De plus, les approches complémentaires des deux jeunes artistes annonçaient une collaboration fructueuse pendant la résidence.

Créées à partir de matériel de tournage capté à même le quotidien, dans l’espace public, les œuvres audiovisuelles de Rowan mettent en lumière les différents modèles d’interrelations du vivant. L’artiste intègre ses images à des compositions numériques qui plongent le public dans une expérience esthétique immersive. Pour l’installation conçue dans le cadre de sa résidence au Musée, il s’est inspiré des œuvres Reliquaire de Christian Boltanski et La Edad de Oro [L’Âge d’or] de Meira Marrero, Patricia Clark et José Angel Toirac.

Neltje s’intéresse pour sa part à la dimension architecturale dans l’art. Elle se questionne sur l’effet de la lumière et de la couleur sur la mémoire et le ressenti des spectateurs. Ses œuvres, qui comprennent souvent des portes, des couloirs ou des fenêtres, s’attachent à montrer la place qu’occupe l’inconnu dans nos vies. Au MBAM, l’artiste présente une série d’impressions à jet d’encre ainsi qu’une nouvelle œuvre numérique.

Pour en apprendre davantage sur ce projet pilote de résidence et découvrir le résultat de ces explorations, venez rencontrer Neltje et Rowan dans l’espace de création du laboratoire PRISME, situé au niveau S2 du pavillon pour la Paix Michal et Renata Hornstein. Ils seront présents pour vous accueillir et vous expliquer leurs démarches aux dates suivantes :

• Du mercredi 14 au samedi 17 juin, entre 13 h et 17 h
• Du mercredi 21 au samedi 24 juin, entre 13 h et 17 h

PRISME est un projet financé par le gouvernement du Québec dans le contexte de la mise en œuvre de la mesure 115 du Plan culturel numérique du Québec.