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7 octobre 2024

Un tableau végétal à l’œuvre au Musée

Espaces verts du MBAM. Sculpture : Antony Gormley (né en 1950), Building VI, 2004. MBAM, achat, legs Dr et Mme Max Stern. © Antony Gormley. Photo MBAM, Julie Ciot

En août 2024, le MBAM dévoilait un projet d’envergure qui lui tenait particulièrement à cœur : le réaménagement des espaces extérieurs jouxtant les cinq pavillons de la cité muséale. Grâce à un don transformationnel de généreux mécènes montréalais, Jess et Mark Pathy, c’est désormais toute une palette végétale qui s’offre aux yeux des promeneuses et promeneurs aux abords du Musée.

Gabrielle Delorme-Nadeau

Chargée de production éditoriale

Estelle Le Lan

Coordonnatrice des communications et du marketing

Michèle Meier

Directrice des communications, du marketing et de l’expérience visiteur

Entièrement repensés en collaboration avec le Jardin botanique, l’un des cinq musées d’Espace pour la vie, et conçus par NIPPAYSAGE, ces espaces comprennent plus de 8 000 végétaux et contribuent activement à l’enrichissement de la biodiversité tout en favorisant la pollinisation en milieu urbain. Ils mettent également en valeur le remarquable ensemble d’œuvres d’art public du Musée, qui compte une vingtaine de sculptures d’artistes de renom. Michèle Meier, directrice des communications, du marketing et de l’expérience visiteur au MBAM, nous dévoile les coulisses de ce projet de longue haleine.

Pouvez-vous nous décrire en quelques mots les origines de ce projet de verdissement des espaces extérieurs du Musée?

L’idée de départ était de créer, au cœur du centre-ville de Montréal, une vitrine pour le Jardin botanique. Pourquoi ne pas réunir nos deux institutions muséales, en reliant ainsi l’est et l’ouest de la ville? Par ailleurs, le Musée avait le désir profond de mener des actions concrètes pour préserver la nature environnante et contribuer à la protection de la biodiversité dans un contexte à la fois muséal et urbain.

Quelles sont les raisons qui ont motivé cette démarche?

Les initiatives environnementales et la valorisation de la biodiversité sont des aspects très importants pour le MBAM. Le verdissement de nos espaces extérieurs a d’ailleurs été identifié comme l’une des actions prioritaires de notre plan de développement durable, avec la volonté de contribuer activement à l’objectif 13 (mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques) du Programme de développement durable à l’horizon 2030 de l’ONU.

Nous souhaitions aussi réaffirmer notre ancrage au cœur de la communauté montréalaise en contribuant à rendre le centre-ville plus attrayant. La revitalisation des jardins du Musée permet d’enrichir l’expérience de nos visiteuses et visiteurs en alliant nature et art.

L’aménagement paysager de ces espaces figure également parmi les projets phares de notre campagne majeure de financement 2023-2028, Le Musée transforme les vies. Nous remercions tout particulièrement Jess et Marc Pathy pour leur très généreux don de 1,2 M$. Jess Pathy siège au conseil d’administration du Musée et soutient activement l’institution dans sa mission. L’importante contribution des Pathy a servi de levier à la concrétisation du projet, mais nous avons aussi bénéficié du soutien de grands partenaires : la Fondation Famille Godin et la Succession Max et Iris Stern. Sans oublier bien sûr Tourisme Montréal, l’arrondissement de Ville-Marie et la Fondation Marc Bourgie, ainsi que plusieurs donatrices et donateurs dont la générosité illustre merveilleusement le soutien de notre communauté et la force philanthropique des Montréalaises et des Montréalais.

Espaces verts du MBAM. Sculptures : Elisabeth Frink (1930-1993), In memoriam I et In memoriam II, 1981. MBAM, don à la mémoire de Barry Seymour Boyd, à l'occasion du 150e anniversaire du Musée des beaux-arts de Montréal. Photo MBAM, Julie Ciot

Et quelles ont été les principales étapes de sa mise en œuvre?

Nous souhaitions travailler avec des spécialistes de la protection de la biodiversité et de l’environnement, c’est pourquoi nous avons d’abord créé une entente de partenariat avec Espace pour la vie. Par la suite, un comité de sélection, composé de membres du personnel du MBAM et de représentants du Jardin botanique, a recruté la firme d’architectes paysagistes NIPPAYSAGE pour élaborer le concept d’aménagement de tous les espaces extérieurs de la cité muséale. Nous avons ensuite travaillé en étroite collaboration tout au long du projet, nous nourrissant des expertises précieuses de chacune et de chacun.

Pourriez-vous nous en dire plus sur le concept qui a guidé le réaménagement des espaces verts?

Le concept de NIPPAYSAGE s’inspire de l’emplacement unique de la cité muséale, qui s’étend du pied du mont Royal jusqu’au boulevard De Maisonneuve, et que traverse la rue Sherbrooke Ouest. Il reflète l’idée de progression, d’un déplacement de la rue vers la montagne, en évoquant les jardins horticoles de la rue Sherbrooke et les espaces forestiers du mont Royal. Du sud au nord, l’aménagement évolue donc graduellement, passant d’espèces que l’on retrouve dans les jardins du Mille carré doré, comme les tulipes et les échinacées pourpres, à des espèces représentatives de l’écosystème du mont Royal, comme les onoclées sensibles et les tiarelles cordifoliées.

Notre démarche s’inscrit également dans les thématiques « Jardin pour la biodiversité » et « Oasis pour les monarques » du programme Mon jardin Espace pour la vie.

Espaces verts du MBAM. Sculpture : Jaume Plensa (né en 1955), Ombres III, 2006. Prêt de Caroline et Marcel Elefant. © Jaume Plensa /CARCC Ottawa 2024. © David Nash / CARCC Ottawa 2024. Photo MBAM, Julie Ciot

Quelles espèces végétales ont été utilisées?

Pour maximiser la biodiversité et créer un environnement favorable aux pollinisateurs, à la petite faune et aux oiseaux, nous avons utilisé une large gamme de plantes adaptées aux conditions de chaque site et comprenant des espèces indigènes et locales. Ce sont donc plus de 8 000 végétaux adaptés à notre climat qui peuplent désormais les parterres entourant le Musée et les saillies de trottoirs dans l’arrondissement de Ville-Marie! Parmi ces plantes, on compte plus de 45 espèces indigènes qui attireront les pollinisateurs. La canopée a également été renforcée par l’ajout de trois arbres – une viorne lentago, un amélanchier arborescent et un cornouiller à feuilles alternes.

Quels défis avez-vous rencontrés?

Les jardins bordent sept sites qui ont chacun leurs particularités, que ce soit sur le plan de l’architecture ou des conditions extérieures. Par exemple, certains espaces bénéficient d’un ensoleillement limité, ce qui peut entraver la croissance des plantes. À d’autres endroits, la profondeur du sol est réduite, ce qui peut restreindre l’enracinement. Il a donc fallu adapter le choix des végétaux à ces exigences. Nous avons également remarqué un faible volume d’eau de ruissellement dans les jardins, qui sont aussi exposés à des conditions urbaines difficiles : sel de déglaçage, grands vents, forte chaleur… Enfin, il a fallu concevoir les plantations de manière à ne pas obstruer la vue des visiteurs et des visiteuses ni empêcher l’accès aux sculptures, surtout en tenant compte des rotations d’œuvres.

Espaces verts du MBAM. Photo MBAM, Julie Ciot

Y a-t-il des initiatives de sensibilisation ou de participation communautaire prévues dans le cadre de ce projet?

Tout à fait. L’occasion était bien trop belle! Nous réfléchissons notamment, avec Espace pour la vie, à la création d’un parcours éducatif à travers les jardins qui alliera art et nature. Ce parcours visera à sensibiliser les visiteuses et visiteurs à l’importance de la biodiversité et à leur faire découvrir la grande variété d’espèces végétales présentes. De plus, les jardins sont certifiés Mon jardin Espace pour la vie, ce qui nous permettra de promouvoir des actions concrètes pour préserver la biodiversité et attirer une multitude de pollinisateurs.

Nous espérons également que l’ensemble de notre communauté, à commencer par notre personnel, nos publics et notre voisinage, appréciera cette nouvelle oasis de verdure et en profitera au quotidien. Nous souhaitons que nos jardins puissent inspirer d’autres organisations à verdir elles aussi leurs espaces afin de contribuer positivement à la biodiversité urbaine de Montréal.

Comment voyez-vous le projet évoluer au fil des années? Quels sont vos espoirs pour son avenir, ses retombées sur notre centre-ville et notre communauté?

Dans nos rêves les plus fous, nous imaginons une deuxième phase qui se traduirait par un espace vert sur le toit du pavillon Liliane et David M. Stewart; une magnifique terrasse avec vue imprenable sur la ville et la montagne. De plus, maintenant que nous avons apporté un peu du Jardin botanique au centre-ville, pourquoi ne pas apporter un peu du Musée là-bas? Nous pourrions imaginer une exposition de sculptures dans les fabuleux jardins d’Espace pour la vie, par exemple. Ce ne sont pas les idées qui manquent et nous avons hâte d’explorer toutes les possibilités.

Les espaces verts du MBAM ont été repensés en collaboration avec Espace pour la vie, et leur aménagement est une conception de NIPPAYSAGE. Ce projet de revitalisation a été rendu possible grâce à un don transformationnel de Jess et Mark Pathy.

Grands mécènes : Jess et Mark Pathy, et Fondation Famille Godin
Succession : Max et Iris Stern
Partenaire : Tourisme Montréal
Avec le soutien de l’arrondissement de Ville-Marie et de la Fondation Marc Bourgie

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