Organisée par le San Diego Museum of Art, en collaboration avec le MBAM, cette exposition inédite propose un nouveau dialogue entre les œuvres de Georgia O’Keeffe (1887-1986) et de Henry Moore (1898-1986), en explorant comment ces artistes emblématiques du 20e siècle ont façonné leur propre approche de l’art moderne, profondément enracinée dans le monde naturel.
Un dialogue saisissant inspiré par la nature
O’Keeffe et Moore, deux des plus grands noms de l’histoire de l’art moderne, ont fait l’objet d’innombrables expositions et publications. Pour la première fois, leur vie et leur art sont mis en parallèle dans cette exposition qui présente plus de 120 œuvres et des reconstitutions de leurs ateliers respectifs, grâce à une collaboration sans précédent avec la Henry Moore Foundation de Much Hadham, en Angleterre, et le Georgia O’Keeffe Museum de Santa Fe, au Nouveau-Mexique. Dans ce dialogue unique et puissant, les peintures d’O’Keeffe et les sculptures de Moore témoignent de la relation fondamentale entre l’humanité et le monde naturel, un thème qui trouvera sans aucun doute écho auprès du public d’aujourd’hui.
Le réel et le surréel
L’exposition commence par une présentation des dessins et des premières études d’après nature des deux artistes, et offre un aperçu de l’influence du surréalisme sur leur travail individuel. Le mouvement surréaliste était présent partout dans le monde dans les années 1930. Il a incité O’Keeffe à explorer l’imagerie onirique, et Moore à créer ce qu’il a appelé ses dessins de transformation, des représentations de formes naturelles se métamorphosant en figures humaines, ainsi que ses sculptures « Têtes de casque ».
Les ateliers
Présentées au cœur de cette exposition, les reconstitutions méticuleuses des ateliers personnels d’O’Keeffe et de Moore révèlent les similitudes remarquables entre les vastes collections d’objets trouvés des deux artistes. Leur départ soudain des centres artistiques de New York et de Londres, respectivement, s’est produit à des moments similaires de leur carrière. Moore s’est installé dans le Hertfordshire en 1941, sa maison et son atelier de Londres ayant été endommagés par les bombardements. À peine quelques années plus tard, en 1946, O’Keeffe a quitté New York pour s’établir dans le désert du Nouveau-Mexique, où elle avait déjà passé de nombreux étés. Même s’ils ne se sont pas complètement isolés et sont restés en contact avec la vie urbaine, les deux artistes ont choisi des environnements ruraux qui leur ont permis de s’immerger totalement dans le monde naturel. Des meubles originaux et des répliques donnent vie aux ateliers reconstitués dans les salles de l’exposition, illustrant la façon dont Moore et O’Keeffe ont tous deux décidé de travailler dans des espaces relativement exigus, entourés d’objets qu’ils ont trouvés dans la nature.
Des os et des pierres
Une section de l’exposition est consacrée à une source d’inspiration importante pour O’Keeffe et Moore : les os. Si les artistes les abordent différemment en tant que sujet, tous deux les ont mis en relation avec le ciel de manière à jouer avec la perspective et l’échelle. Une autre section porte sur les vastes collections de galets, de silex, de roches de rivière et de roches ferrugineuses des deux artistes, qui ont inspiré de nombreuses peintures d’O’Keeffe et sculptures de Moore. Tous deux étaient fascinés par les surfaces corrodées et texturées des pierres.
Des coquillages et des fleurs
Cette section révèle l’évolution du travail de chaque artiste avec les formes interreliées d’objets organiques, comme les fleurs et les coquillages. O’Keeffe et Moore étaient tout aussi fascinés par les structures de la nature, qu’ils ont transposées dans leur art. Le dialogue entre les œuvres présentées ici offre un nouvel éclairage sur les peintures florales d’O’Keeffe, qui tranche avec l’habituelle interprétation sexualisée de son œuvre, qu’elle n’a cessé de réfuter.
Paysages de formes
La dernière partie de l’exposition présente les œuvres tardives des artistes, des paysages caractérisés par des formes épurées et des échelles démesurées qui créent une monumentalité dans la simplicité. Certaines œuvres de Moore illustrent sa façon de transformer une figure en paysage métaphorique, dans lequel les genoux et les seins deviennent des montagnes et des vallées, et les plis de la draperie, les ondulations d’un rivage ou de la croûte terrestre. Les compositions d’O’Keeffe, quant à elles, sont constituées de bandes de couleur et de lumière, qui figurent le passage du temps et du mouvement sur le paysage et ses différents éléments.
Approfondissez vos connaissances
Munissez-vous de votre téléphone intelligent et repérez les codes QR dans les salles de l’exposition pour accéder à des contenus qui vous permettront d’en apprendre plus sur les œuvres et objets présentés.
Le réseau WiFi du MBAM est gratuit et accessible dans tout le Musée.
Publication
L’exposition est accompagnée d’un catalogue publié en anglais par Marquand Books, et adapté en français par les Éditions scientifiques du MBAM. Réalisé sous la direction d’Anita Feldman, directrice de la conservation au San Diego Museum of Art et commissaire de l’exposition, il comprend des essais signés par des spécialistes de la Henry Moore Foundation et du Georgia O’Keeffe Museum, ainsi qu’une chronologie comparée de la vie et de la carrière de chaque artiste.
En vente en exclusivité à la Boutique-Librairie du MBAM. Les Membres du Musée bénéficient d’un rabais de 10 % sur le prix de vente.
Crédits et commissariat
Une exposition organisée par le San Diego Museum of Art, en collaboration avec le Musée des beaux-arts de Montréal.
Le commissariat est assuré par Anita Feldman, directrice adjointe de la conservation au San Diego Museum of Art. Iris Amizlev, conservatrice – Projets et engagement communautaires au MBAM, est responsable de la présentation montréalaise.