Riopelle
Le Musée des beaux-arts de Montréal consacre une exposition d’envergure à Jean Paul Riopelle (1923-2002), figure majeure de l’art moderne canadien, québécois et international. Fruit de recherches inédites, cette présentation explore, au travers de près de 160 œuvres et de plus de 150 artefacts et documents d’archives, l’intérêt de l’artiste pour la nordicité et l’autochtonie. Elle jette un nouvel éclairage sur sa production des années 1950 et 1970, en retraçant les voyages et les influences qui ont nourri son intérêt pour les territoires nordiques et les communautés autochtones d’Amérique du Nord.
L’exposition Riopelle : À la rencontre des territoires nordiques et des cultures autochtones dévoile un artiste imprégné par l’intérêt des surréalistes pour les arts non occidentaux, influencé par son ami et collectionneur Georges Duthuit ainsi que par la lecture des travaux d’anthropologues et d’ethnologues tels que Marius Barbeau, Jean Malaurie et Claude Lévi-Strauss.
Elle rend compte de l’influence des voyages de chasse et de pêche faits par Riopelle au cours des années 1970 dans le Nord et le Grand Nord du Québec et du Canada, en compagnie du Dr Champlain Charest, propriétaire d’un hydravion, dont témoignent entre autres les séries Jeux de ficelles (1971-1972), Rois de Thulé (1973) et Icebergs (1977). S’appuyant sur une approche interculturelle, elle fait un parallèle inédit entre les œuvres de Riopelle et certaines sources qui l’ont inspiré, notamment une sélection de masques inuit et d’œuvres des Premières Nations de la côte Nord-Ouest du pacifique.
Des œuvres inédites ou restaurées
Suivant un parcours chronologique aussi bien que thématique, l’exposition réunit près de 110 œuvres de Riopelle (peintures, sculptures et œuvres sur papier) issues de la collection du MBAM et d’une cinquantaine de collections institutionnelles et particulières canadiennes, américaines et françaises. Elle comprend notamment deux œuvres majeures récemment restaurées, la sculpture monumentale Fontaine (1964-1977), présentée pour la toute première fois, ainsi que l’imposant tableau Point de rencontre – Quintette (1963), seule commande réalisée par l’artiste, jusqu’ici exposée à l’Opéra Bastille de Paris.
Plusieurs œuvres majeures
L'exposition donne par ailleurs à voir une aquarelle de Riopelle datant de 1946 ayant appartenu à André Breton, une série méconnue de remarquables œuvres sur papier à la pointe d’argent, ainsi que plusieurs œuvres majeures parmi lesquelles Blizzard sylvestre (1953), L’étang – Hommage à Grey Owl (1970), D’un long voyage (1973) et Pangnirtung (1977). Des artefacts et une vaste sélection de documents (photographies, vidéos et extraits de correspondances inédits) permettent de contextualiser la production de l’artiste.
Des œuvres inspirantes et inspirées
S’ajoutent à cet ensemble des œuvres historiques des communautés yupik, kwakwaka’wakw et tlingit, entre autres, en tant que sources pour l’imaginaire riopellien, et celles d’artistes inuit, contemporains tels que Luke Akuptangoak, Noah Arpatuq Echalook, Mattiusi Iyaituk et Pudlo Pudlat, de même que l’Atikamekw César Newashish. D’autres encore, tel Beau Dick, invitent à élargir notre regard à la créativité autochtone actuelle. À cet égard, l’exposition intègre une commande faite à l’artiste tlingit Alison Bremner, Ceremonial Wealth (2020), ainsi qu’une nouvelle acquisition du MBAM, un cadeau de Doreen (2016-2019) de l’artiste cri Duane Linklater.
À propos de l’artiste
Jean Paul Riopelle (Montréal, 1923 – Isle-aux-Grues, 2002) est reconnu comme l’un des artistes canadiens les plus importants et prolifiques du XXe siècle. Il étudie à l’École du meuble de Montréal, où il rencontre le peintre Paul-Émile Borduas et les artistes automatistes, avec qui il signera, en 1948, le manifeste du Refus global. Installé à Paris, il fait la connaissance des surréalistes et du collectionneur d’art Georges Duthuit, au contact desquels il développe un intérêt pour l’art et les cultures autochtones. Sa production des années 1970 est marquée par de nombreuses expéditions au Nunavik et au Nunavut.
Aujourd’hui, son empreinte artistique s’étend à tous les continents. L’œuvre de Riopelle est représentée dans les collections publiques de plus 60 villes, notamment au sein du Solomon R. Guggenheim Museum de New York, du Centre Pompidou de Paris et du Hirshhorn Museum de Washington, D.C. Le MBAM, qui possède 370 œuvres de l’artiste, dont 27 peintures, lui a entre autres consacré, en 1991 et 2002, deux grandes expositions. La Fondation Jean Paul Riopelle a par ailleurs été créée en 2019 afin de perpétuer l’œuvre de Riopelle et de célébrer sa contribution à l’histoire de l’art international ainsi que son immense legs artistique, notamment en vue du centenaire de sa naissance en 2023.
Publication
Parfait compagnon de l’exposition, cet ouvrage scientifique réunit des essais et de riches illustrations qui permettent d’approfondir l’influence prégnante de la nordicité et de l’autochtonie dans l’œuvre de Jean Paul Riopelle. Privilégiant une approche interdisciplinaire croisant histoire de l’art et anthropologie, ce catalogue dirigé par Andréanne Roy, Jacques Des Rochers et Yseult Riopelle a bénéficié de l’apport de spécialistes, dont plusieurs sont issus de communautés autochtones.
Ils en parlent
L’approche humaniste de Riopelle, son attirance pour la nature, les grands espaces du Nord canadien et les autochtones sont traités avec brio dans une nouvelle exposition du Musée des beaux-arts de Montréal
Éric Clément
Crédits et commissariat
Une exposition conçue, organisée et mise en tournée par le Musée des beaux-arts de Montréal. Le commissariat est assuré par Andréanne Roy et Yseult Riopelle, commissaires invitées, ainsi que par Jacques Des Rochers, conservateur de l’art québécois et canadien (avant 1945), MBAM.
Remerciements
L’exposition Riopelle : à la rencontre des territoires nordiques et des cultures autochtones est conçue, organisée et mise en tournée par le Musée des beaux-arts de Montréal.
Elle est présentée par Hydro-Québec et rendue possible grâce à la généreuse contribution de la Fondation Audain. Financé par le gouvernement du Canada, le projet reçoit le soutien de ses partenaires, Hatch, la Fondation Jean Paul Riopelle, la Maison de vente aux enchères Heffel, Tourisme Montréal, RBC, le Cercle des Anges du MBAM et La Presse, partenaire média officiel. Le Musée reconnaît l’apport essentiel de ses commanditaires officiels, Air Canada et Peinture Denalt, et de ses partenaires médias, Bell et Montreal Gazette.
L’exposition a reçu l’appui du ministère du Patrimoine canadien par le biais du Programme d’indemnisation pour les expositions itinérantes au Canada. Le MBAM exprime sa profonde gratitude au ministère de la Culture et des Communications, au Conseil des arts du Canada et au Conseil des arts de Montréal pour leur soutien constant. Le programme d’expositions internationales du Musée bénéficie de l’appui financier du fonds d’expositions de la Fondation du MBAM et du fonds Paul G. Desmarais.
Le Musée remercie chaleureusement ses guides bénévoles pour leur dévouement inconditionnel, ainsi que ses membres et les nombreuses personnes, entreprises et fondations qui lui accordent leur inestimable soutien – notamment la Fondation de la Chenelière, dirigée par Michel de la Chenelière, et Arte Musica, présidée par Pierre Bourgie.
Que toutes les personnes qui ont permis, par leur généreux concours, leur encouragement et leur soutien, la réalisation de cette exposition et de sa publication scientifique trouvent ici l’expression de notre plus sincère reconnaissance.