Restauration de peintures
Cette peinture de grand format signée Jack Bush, sommité canadienne de l’abstraction chromatique, a été réalisée un an après la participation de l’artiste à Post-Painterly Abstraction (1964) – exposition phare du Los Angeles County Museum of Art. Bush compte parmi les membres fondateurs du Groupe des Onze (Painters Eleven) qui, au début des années 1950, a introduit la peinture abstraite sur la scène artistique nationale.
Profondeur marine a été créée par l’application de couches de peinture à l’huile très diluée sur un support de coton non préparé. Les lavis révèlent les coups de pinceau expressifs de l’artiste et la texture de la toile brute.
En 2016, l’œuvre a été apportée au laboratoire de conservation à la suite d’un accident en salle. Un choc a provoqué l’enfoncement d’une partie de la toile, endommageant sa délicate surface peinte et y laissant des saletés incrustées. En outre, le châssis d’origine a subi des dommages structuraux. Des travaux de restauration aussi complexes que poussés étaient nécessités.
D’abord, la toile a été détachée de son châssis et mise sous tension : ses déformations ont été aplanies par un transfert contrôlé d’humidité, suivi d’un séchage sous poids. Elle a ensuite été tendue de nouveau sur le châssis réparé, par-dessus un « entoilage à sec » de polyester conférant une plus grande résistance à l’ensemble. Puis, sous un microscope, la saleté a été soigneusement délogée. Enfin, pour reconstituer et camoufler les zones endommagées, des touches d’aquarelle ont été ajoutées là où il y avait eu des pertes, recréant la couleur et la densité de la couche picturale originale.
Ce chef-d’œuvre est maintenant fin prêt à reprendre sa place de choix dans les salles du Musée.
Restauré grâce au généreux soutien de la Fondation BNP Paribas et de BNP Paribas Canada.
De Witte est l’un des plus célèbres peintres hollandais de scènes d’intérieur. Ses compositions ponctuées d’allusions à la réalité quotidienne se caractérisent par une facture imposante, avec des effets de perspective soigneusement construits ; la qualité et le jeu de la lumière y sont toujours très étudiés.
L’objectif du traitement a visé à corriger les interventions antérieures de restauration, notamment par le retrait d’un vernis synthétique trop épais et altéré, la reprise de l’entoilage antérieur jugé instable, et le remplacement des insertions de toile à l’endroit des perforations du support original.
La toile a tout d’abord été envoyée à l’Institut canadien de conservation à Ottawa pour une analyse technique approfondie. On a pu y identifier les matériaux utilisés ainsi que la stratigraphie des couches de pigments. L’étude a pu confirmer la conservation du glacis d’origine.
Un nouveau cadre, réalisé par la John Davies Framing (Londres, R.-U.), orne désormais le tableau. Cette reproduction d’un cadre hollandais du XVIIe siècle aux motifs plus élaborés est du même style auriculaire que celui du miroir représenté au-dessus de la jeune femme dans la composition du tableau.
Quelques exemples d’œuvres restaurées à l’occasion de l’ouverture du pavillon pour la Paix Michal et Renata Hornstein :
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