Emily Carr nourrit un vif intérêt pour la vie et les mœurs des autochtones de la côte ouest. Entre 1907 et 1913, elle visite de nombreux villages et en rapporte plus de deux cents tableaux témoignant de leur art et de leurs activités. Elle s’attache dans ces œuvres à saisir « l’esprit » de leur culture. Une quinzaine d’années plus tard, sa rencontre avec l’ethnologue Marius Barbeau l’amène à faire partie de la fameuse exposition Canadian West Coast Art – Native and Modern, où figure 26 de ses œuvres. Organisée par Barbeau, l’exposition est présentée à la Galerie nationale du Canada à Ottawa en 1927 et à l’Art Association de Montréal (actuel Musée des beaux-arts de Montréal) en 1928. À la fois soucieuse de précision et de fidélité dans ses descriptions, et consciente de sa position d’observatrice et de témoin de traditions menacées, Carr n’en développe pas moins une vision originale.