Au début des années 1980, George Segal évacue de ses compositions la couleur et les accessoires réalistes et peint les fonds en noir : « Je regarde beaucoup du côté de Rembrandt. Je regarde les tableaux des maîtres anciens qui sont, en fait, une toile plane peinte comme par enchantement pour qu’elle ressemble à une sculpture en trois dimensions. Et j’essaie de faire le contraire. Je fais une sculpture en trois dimensions afin de voir ce qui se produit si je parviens à indiquer certains de ces clairs et de ces obscurs qui sont purement imaginaires. » Cette œuvre se présente à la fois comme une scène réaliste et comme une allégorie. Assise sous une lumière crue au milieu d’un univers entièrement noir, légèrement voûtée, le dos tourné au spectateur, la femme est montrée dans un moment banal de la journée, tout comme elle incarne, dans son accablement, la fatigue du monde.