Petite ferme des environs de Saint-Lô

Corot est l’un des paysagistes français les plus célèbres du dix-neuvième siècle. Formé à la manière des maîtres anciens, il n’inspire pas moins les artistes qui aspirent à rompre avec la tradition du paysage classique, surtout les impressionnistes. Renonçant aux vues idéalisées, Corot préfère travailler sur le motif. Le critique d’art Gustave Geffroy invite ici les spectateurs à noter l’importance de la technique pour les générations futures d’artistes :

« Regardez encore, à travers ses sûres harmonies, et vous
verrez apparaître, çà et là, la prescience d’une fine, subtile
analyse de la lumière. Historiquement, l’œuvre de Corot, qui
tient à la peinture du passé par ses débuts, annonce par des
nuances, par toute une richesse cachée qui se trahit, les
recherches hardies et les trouvailles heureuses de l’avenir. »

À l’instar de Geffroy, les impressionnistes admirent la capacité de Corot à rendre les effets de la lumière naturelle et l’atmosphère du paysage. Cette peinture témoigne de son talent à représenter la campagne française, ici les environs de Saint-Lô en Normandie, un site que l’artiste a visité et peint à des nombreuses reprises. Corot était un habitué de Saint-Lô, lieu de naissance de son ami le plus fidèle, Abel Osmond, un haut fonctionnaire. Après son décès, la prétendue liaison de l’artiste avec la tante d’Osmond serait à l’origine de ses visites répétées dans la région.