Henri-Joseph Harpignies trouve ses sujets dans les forêts tant aimées de Camille Corot et des peintres de Barbizon. Aspirant à une évocation formelle, hautement artificielle et sentimentale des phénomènes naturels, il se réclame de la tradition française du paysage instaurée par Claude Lorrain. Dans les années 1860, il adopte cependant une touche plus large et une palette privilégiant les contrastes de couleurs et de tons. Ce Clair de lune témoigne de sa capacité à synthétiser divers courants de la peinture de paysage. La composition est typique de la manière adoptée par Harpignies dans les années 1870, qu’il conservera jusqu’à la fin de sa vie, et elle atteste son intérêt pour les contrastes de lumières et d’ombres. Ici, à la différence de ses œuvres de la première période où la touche est lisse, les empâtements posés au couteau évoquent une « impression » générale plutôt que la précision.