Les auteurs qui se sont intéressés à William G.R. Hind ont bien noté l’accent mis sur l’assemblage de vêtements et d’accessoires qui constituent une belle nature morte au premier plan de cette aquarelle. Ce sont vraisemblablement des objets ramenés par le frère de l’artiste, l’explorateur Henry Houle Hind, qui l’ont inspiré. Le paysage représente sous un ciel tourmenté ce qui pourrait être l’embouchure de la rivière Moisie, mais la composition concentre notre attention sur la frise narrative que forment les deux guides : Louis, un Montagnais de Sept-Îles, et Michel, un Naskapi. Le jeu d’osselets qu’ils contemplent n’est pas étranger à la nature morte du premier plan, butin que désignent les flèches de part et d’autre : en partie dénudé, l’un des protagonistes semble désormais avoir moins à offrir que son vis-à-vis.