Wilhelm Lehmbruck vit à Paris de 1910 à 1914 avant de retourner dans son pays natal, où il décède prématurément. Cette Baigneuse évoque le classicisme de la Vénus pudique gréco-romaine, figure représentée cachant chastement sa nudité. Influencé par le sculpteur français Aristide Maillol, Lehmbruck n’en trouve pas moins son propre style dans l’élongation élégante des formes alors qualifiées de « gothiques », adoucies par le sfumato des surfaces lissées. L’utilisation originale de ciment, ou « pierre artificielle », s’explique par le voisinage d’artistes étrangers à Montparnasse comme Constantin Brancusi et Alexander Archipenko. Le choix pragmatique de ce matériau, moins dispendieux que le marbre et le bronze, mais plus solide que le plâtre et la terre cuite, permet la production d’éditions bon marché tout en imposant une esthétique moderne.