Helen Kalvak a grandi au sein d’une famille d’Inuits du Cuivre très traditionnelle. De tous les enfants de la famille, elle est la seule à avoir survécu. Elle se familiarise avec les tâches féminines aussi bien que les techniques de chasse. Sa mère lui transmet sa connaissance approfondie de la mythologie, tandis que son père, un chaman, l’initie aux arts de la magie. Kalvak est aussi une des rares femmes de sa génération à porter des tatouages traditionnels sur le visage et les bras. Après la mort subite de son mari en 1960, elle s’installe dans le village de Holman (auj. Ulukhaktok) et ne tarde pas à participer au programme de gravure récemment mis en œuvre. Elle s’impose comme la plus grande artiste de la communauté, réalisant quelque 1800 dessins dont environ dix pour cent sont transposés en gravure.
Dans les années 1960, Kalvak exécute ses dessins à la mine de plomb. Elle n’hésite cependant pas à s’approprier les feutres de couleur lorsqu’ils sont introduits dans la communauté en 1970. Son répertoire demeure cependant le même : vie dans les camps, chasse, mythologie, chamanisme et animaux. Les scènes de danse au tambour trouvent une résonance particulière chez Kalvak car son mari, Manayok, était un chanteur et un danseur célèbre et le couple avait donné des spectacles ensemble des décennies durant. Dans ce dessin, un couple, peut-être Manayok et Kalvak, dirige un petit groupe de chanteurs et de danseurs dans un qaggiq (un igloo réservé aux cérémonies et spectacles), tandis qu’une figure s’apprête à faire des acrobaties à l’arrière-plan.