L’exploitation du jade, ou plus précisément de la néphrite, est caractéristique du néolithique chinois. Minerai d’une extrême dureté, la néphrite est découpée et percée à la main à l’aide de sable abrasif, une méthode laborieuse et coûteuse. Très tôt, la néphrite est associée au pouvoir, tant temporel que spirituel. Les objets les plus remarquables fabriqués dans cette pierre précieuse sont les disques rituels (bi), qui ont été trouvés dans les tombes des défunts fortunés à travers la Chine. À l’époque où les Qijia du nord-ouest de la Chine réalisent ces disques, plusieurs cultures néolithiques exploitent déjà la néphrite depuis des millénaires. La couleur brun foncé de ce grand disque est due à une petite part d’oxyde de manganèse dans sa composition et à des siècles de manipulation (pan mo). Les derniers disques en jade ont été produits au début du vingtième siècle, un témoignage de la remarquable continuité de la culture chinoise.