Les Autochtones de la côte Nord-Ouest – Haïda-Kaigani, Tlingit, Tsimshian – sont également appelés les « peuples du totem », en référence aux grands poteaux sculptés qu’on voit dans leurs villages. Pour eux, le totem symbolise la force secrète, l’ancêtre mythique, protecteur de la famille ou du clan. C’est aussi la représentation visuelle de la force, généralement associée à un animal, tels l’ours, le loup, la baleine, le corbeau ou un poisson particulier, voire à une plante.
Le corbeau, créateur et bienfaiteur de l’humanité, est une figure emblématique parmi les plus importantes. Il chevauche ici un poisson dont le corps évidé est un casque de bois, rehaussé de couleur et de découpages en cuivre, qu’un danseur portera au cours d’une cérémonie rituelle, comme le potlatch. Témoignages de la puissance et de la richesse d’un individu ou d’un groupe, les objets offerts étaient au cœur de cette tradition qui pouvait donner lieu à une surenchère dans l’échange de dons entre clans rivaux.