En présence de la sainte Trinité, la Vierge Marie intercède pour l’humanité en montrant le sein qui a nourri le Christ. Le regard levé vers Dieu son Père dans sa mandorle de lumière, Jésus désigne sa mère et sa propre blessure au flanc, tandis que la colombe du Saint-Esprit descend vers lui. L’image de cette double intercession s’inspire d’un ancien ouvrage populaire À la louange de la Vierge mère, rédigé par Arnaud de Chartres et souvent attribué à l’époque au fondateur de l'ordre cistercien Bernard de Clairvaux. Le Christ médiateur et la Vierge Marie plaident pour l’humanité. Cette iconographie s’appuie sur une autre source, du début du quatorzième siècle, le Miroir du salut de l’homme, l’un des textes de dévotion les plus lus de l’époque. Le moine représenté serait saint Bernard. Il existe six variations florentines sur le sujet. Leur exécution, comme ici, peut être située pendant le regain de piété fervente suscité par Savonarole et ses partisans : ce religieux exalté, institua une dictature théocratique à Florence de 1494 à 1498 et un « bûcher de vanités » pour laver la ville de ses excès.