L’art richement coloré, spontané, sincère et théâtral de Preti se combine à la fougue et à la sprezzatura (spontanéité de la touche) de son rival Giordano. Ce dernier revivifie l’école napolitaine de peinture à l’époque baroque, alors qu’elle s’enlisait dans une imitation stérile du caravagisme tardif. Pourtant, Preti ne séjourne à Naples que de 1653 à 1660. Sa formation est peu connue, si ce n’est son penchant pour le ténébrisme caravagesque, qu’il tempère par les tendances vigoureusement coloristes s’affirmant alors à Venise et Rome. Véronèse exerce aussi une influence profonde sur sa palette. Ce remarquable éventail d’influences, toujours associé à un fond de caravagisme, détermine l’évolution de son style. Ce sujet, brièvement raconté dans le Livre de Tobit, tiré de l'Ancien Testament, représente le moment où Tobit, devenu aveugle, bénit en présence de sa femme son fils Tobie et l’ange Raphaël.