Philippe de Champaigne, un des portraitistes les plus recherchés de son temps, est également renommé pour ses œuvres religieuses empreintes de gravité.
Cet épisode est relaté dans les Évangiles de Matthieu, Marc et Luc. Un groupe de pharisiens tendent un piège à Jésus qui enseigne au Temple de Jérusalem : ils lui demandent s’il est juste de payer l’impôt à Rome. Une réponse négative offenserait les autorités romaines, tandis qu’une réponse positive risquerait de heurter les Juifs, qui n’ont jamais accepté leur occupation. Montrant l’effigie de César sur un denier, Jésus répond : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » Cette œuvre de maturité emprunte des éléments à Raphaël, tandis que sa rigueur formelle classique témoigne de la dette de Champaigne envers Poussin. Devant ces personnages grandeur nature, le spectateur peut s’imaginer parmi les acteurs de la scène. La figure apparaissant à l’extrême droite est manifestement un portrait, peut-être même un autoportrait de l’artiste.