Lock se rend à Niagara au plus rude de l’hiver, fin janvier et début février 1856. Son dessin est réalisé entièrement sur le motif avec des moyens techniques qui résistent au froid – le fusain et le pastel –, afin de faciliter l’observation minutieuse des lieux. Ce n’est donc pas avec le regard du touriste qu’il aborde les chutes, mais avec celui de l’observateur empirique qui analyse l’environnement physique pour en rendre compte de manière factuelle. Le choix du point de vue lui permet à la fois de détailler la structure géologique de la caverne et de montrer l’actualité de l’événement atmosphérique, examinant les vapeurs de la chute qui se transforment en stalactites glacées lorsqu’elles se déposent et s’accumulent sur la paroi de l’ouverture rocheuse.