Golub s’installe à Paris en 1959 et s’associe tout d’abord aux artistes de la Nouvelle figuration. Plus tard, révolté par l’intervention militaire américaine au Vietnam, il s’oriente vers une peinture à forte charge critique. Ses œuvres sont d'un réalisme cru, politique : des toiles à la surface brute et des scènes tirées des récits médiatiques des horreurs de la guerre. Le critique Donald Kuspit décrit l’artiste comme « le Jacques-Louis David de l'empire américain réactionnaire, montrant celui-ci qui défend ses avant-postes avec l'aide de mercenaires, [...] qui agit sur la vie de toute la planète ».
Le portrait est fréquent chez Golub. Il y travaille souvent à partir de photographies reproduites dans les journaux et magazines qu’il collectionne. Ce tableau est un double portrait d'où il a retiré, par un cadrage serré sur les visages, le contexte. Ces hommes pourraient être tout autant des mercenaires que des victimes d'un conflit armé. Cette ambiguïté et la facture du tableau, gratté et meurtri, créent un effet de douleur et de tristesse qui donne à l'image une grande force.