Après un séjour romain, Taillasson, peintre d’histoire néoclassique, s’établit à Paris où il est admis à l’Académie royale de peinture. Il privilégie l’expression de l’émotion sur celle de la beauté idéale. Un sentimentalisme tragique caractérise son œuvre, qu’il concilie avec un coloris limité et une composition étudiée, se référant à la fois à Greuze et à Poussin. La figure implorante de cette pécheresse repentie rappelle ses premiers succès d’élève peintre, quand il avait remporté le « Concours de la tête d’expression ». La composition dépouillée ne manque pas de raffinement dans le détail des accessoires. Imposante, la roche ramène la figure sur deux plans, comme en relief, suivant le goût néoclassique. Cette retraite, sombre et aride, fait écho aux tourments de la sainte, traduisant une sensibilité nouvelle envers la nature. Dans cette harmonie de teintes sourdes et froides, quelques tonalités chaudes accentuent subtilement l’émotion suivant une diagonale évocatrice : l’aurore, l’œil rougi et les lèvres suppliantes, comme la ceinture rouge, conduisent le regard vers le coffret à bijoux renversé.