Renommé au Canada comme à l’étranger, le Montréalais Benoit Aquin a reçu de nombreuses distinctions, dont le prestigieux prix Pictet. Il s’intéresse aux enjeux environnementaux et aux histoires humaines qui s’y rattachent. Avec ses tempêtes de poussière jaune caractéristiques, le dust bowl (bassin de poussière) chinois compose la chronique visuelle d’une gigantesque catastrophe environnementale actuelle. La désertification des steppes de la Chine s’étend de la Mongolie-Intérieure aux provinces de l’Ouest. Si les déserts couvrent près de 20 % du territoire chinois, le quart d’entre eux résulte de la surexploitation des terres cultivables. Une fois dénudé, le sol est emporté par les vents printaniers du nord de la Chine dans des tempêtes de poussière aux proportions gigantesques, offrant des scènes surréalistes et dramatiques. Une terre fertile se reconstitue en deux siècles. La perte d’un sol arable, si précieux pour l’agriculture chinoise, est devenue source de pollution dans les villes du pays et même au-delà.