L’artiste cubaine pluridisciplinaire Glenda León transpose la réalité d’apparence banale en un lieu de coïncidences poétiques et d’instants imaginaires et intimes. Elle doit sa réussite à son observation perspicace de la condition humaine. Dans Cada respiro, elle est allongée dans l’herbe, au bord de la mer. Au fur et à mesure que la caméra s’éloigne d’elle, une fleur se dégage du motif de sa robe, croissant au rythme de son souffle sonore. S’inspirant du chef-d’œuvre pictural de Flavio Garciandia All You Need is Love (1975), portant sur l’interdiction par Fidel Castro de jouer les Beatles à Cuba, León rend ici hommage à une génération d’artistes qui ont eu le courage de réagir. Elle vide cette référence de son contenu politique pour exalter la beauté formelle, celle de la vie : nous respirons tous la même atmosphère.