Théodore Chassériau est un artiste étonnamment précoce, dont la vocation et le talent lui valent d’être admis à onze ans dans le prestigieux atelier d’Ingres. Dans ce tableau, une jeune fille cache pudiquement ses sanglots, sa splendide chevelure blonde ruisselant sur sa draperie à l’antique, laissant présager sa beauté. Dans cette aurore ou cette fin de jour, le soleil rougeoie au travers des troncs noueux d’oliviers où grimpe le lierre, symbole de fidélité éternelle. Ni pensive Mélancolie, ni pleureuse voilée, deux figures qui connaissent un regain de mode en ce siècle languissant, il s’agit ici plutôt d’une Douleur. Le romantisme sensuel et étincelant toujours plus affirmé de Chassériau fera sa gloire avant qu’une maladie ne le fauche à trente-sept ans seulement.