Cette peinture est une œuvre d’imagination. Les orientalistes, tel Jean-Joseph Benjamin-Constant, se caractérisent par leur façon de combiner des éléments « exotiques » – riches étoffes, accessoires luxueux, faune et flore non européennes – pour créer des scènes fantaisistes inspirées du Moyen-Orient et destinées à un public européen. Le flamant rose se distingue d’autres œuvres orientalistes plus élaborées en ce que la toile semble montrer une scène quotidienne « authentique » montrant deux figures féminines qui, par ennui, attirent un flamant rose en lui tendant une orange charnue. La banalité de la composition donne l’illusion que la scène est observée sur le vif, bien qu’elle se déroule dans un harem – un espace réservé aux femmes auquel l’artiste n’aurait pas pu accéder. Benjamin-Constant imagine ce harem en combinant des objets et des motifs orientaux à des figures de femmes dont les poses classiques renvoient à son apprentissage traditionnel de peintre académique français.