« Le fleuve Achéloos avait la capacité de se transformer en toutes sortes de créatures. Pour combattre Héraclès […], il se métamorphosa en taureau. Héraclès arracha l’une de ses cornes, puis l’offrit aux Hespérides, des nymphes. Les déesses la remplirent de fruits et la nommèrent la corne d’abondance », raconte l’auteur latin Caius Julius Hyginus (environ 64 AEC-17 EC) dans son ouvrage sur les mythes intitulé Fabulae. Ici, l’artiste crée une rime visuelle entre l’abondance de la nature et le corps de la femme, célébrant les plaisirs sensoriels qu’ils procurent. Les fines tresses blondes des femmes à droite évoquent les gerbes de blé dans leur panier. Les fruits ronds, dont certains sont représentés par paires, rappellent la forme des seins. On pourrait même voir dans la chair des femmes, d’un ton pêche aux contours doux et flous, une subtile continuation de cette analogie poétique.