Apparu au dix-huitième siècle, le « cabaret » est un ensemble d’objets présentés sur plateau et destinés au service des boissons chaudes. Il porte également le nom de « déjeuner », puisqu'il est généralement utilisé lors du repas léger que prend la haute société au cours de la matinée. Livré à l’impératrice Marie-Louise par la Manufacture de Sèvres, ce cabaret a été offert en cadeau à l’oncle de Napoléon, le cardinal Fesch, collectionneur réputé et grand aumônier de l’Empire, le Premier de l’an 1812. Par ce cadeau, le couple impérial exprime sa reconnaissance au cardinal qui venait de célébrer le baptême du roi de Rome, leur fils, à la cathédrale Notre-Dame. Lorsqu’il se retire à Rome, le cardinal emporte avec lui le cabaret qui sera acquis par le peintre Camuccini, directeur des collections d’art du Vatican sous Pie VII et rédacteur du Catalogue des tableaux du cardinal Fesch.
Cet ensemble prestigieux, composé d’un plateau ovale, d’une théière à l’« étrusque » appelée « pestum » (panse ovoïde avec anse surhaussée), d’un « pot à lait grec » et de deux tasses dites « coniques » avec leurs soucoupes, témoigne de l’influence de l’Antiquité classique sur les productions du Ier Empire. Le décor de fleurs et d’insectes, réalisé par Drouet, est peint sur un fond vert de chrome, couleur de grand feu inventée par Vauquelin en 1802, vermiculé or, avec sur le bord des guirlandes de myrtes stylisées or.