Précurseur du néoclassicisme, Batoni part pour Rome à dix-neuf ans afin d’imprégner de son merveilleux patrimoine artistique, depuis les sculptures antiques jusqu'aux œuvres récentes du Guerchin et de Reni, en passant par celles de Raphaël, de Carrache et de Poussin. Ces peintures comptent parmi les premières allégories monumentales de Batoni. Datées de 1745, elles sont des répliques autographes d’une paire de tableaux de plus petit format conservée à l’abbaye bénédictine de Pannonhalma, en Hongrie. C’est le comte Cesare Merenda qui commanda les répliques pour la galerie de tableaux aménagée dans son palais de Forli. Les sujets des deux toiles sont tirés du psaume : « Pour que la gloire habitât sur notre terre, la miséricorde et la vérité se sont rencontrées, la justice et la paix se sont donné un baiser. » Ami du célèbre théoricien du néoclassicisme Winckelmann, Batoni reçoit dans son atelier très couru les amateurs et aristocrates anglais venus faire le Grand Tour.