François Bonvin fait partie d’un groupe d’artistes qui conteste l’idée voulant que la nature morte soit un genre inférieur à ceux, considérés comme nobles, de la peinture d’histoire et de la peinture religieuse. À l’instar des réalistes, il est convaincu que la forme la plus vraie de l’expression artistique réside dans les thèmes empruntés à la vie quotidienne. Fasciné par le travail des peintres de genre et de nature morte des XVIIe et XVIIIe siècles, dont Jean-Baptiste Siméon Chardin, Bonvin est l’instigateur du regain d’intérêt que ces artistes connaissent au XIXe siècle. Dans le présent tableau, la palette réduite où dominent les tons brunâtres et rougeâtres (couleurs qui se sont assombries avec le temps) évoque les valeurs sourdes de Chardin, étudiées de près par Bonvin.