Grâce à son jeune ami Monet, l’œuvre de Boudin devient un facteur très important du développement de l’impressionnisme. Sa pensée émane de l’exemple des peintres de Barbizon, et particulièrement de Corot; mais au lieu de peindre, comme eux, la lumière tamisée des sous-bois, il opte pour les effets changeants du bord de la mer, dans la région en Normandie, de Honfleur et du Havre où il avait grandi. Ses premières études, peintes sur nature, se préoccupent davantage de lumière et de couleur que du sujet lui-même. Elles ont une action déterminante sur les peintres de la jeune génération. Boudin jouissait d’une immense faveur en Amérique et en France à la fin du dix-neuvième siècle. À Montréal, cet engouement peut s’expliquer par la parenté de son œuvre avec les paysages de l’école de La Haye, très appréciés des collectionneurs. Cette toile est la première d’une série de vues similaires de Tourgeville, près de Deauville, peintes par Boudin pendant les années 1880 et 1890.