Selon la veuve de l’artiste, cette toile ambitieuse représente « une jeune princesse de contes de fées [qui] descend les marches d’un palais de fantaisie et voit devant elle un jeune prince charmant, avec une suite, qui lui offre de précieux présents ». Rejetée des cimaises officielles à cause de sa facture jugée trop esquissée, et donc inaboutie, elle est exposée au célèbre Salon des refusés en 1863, à côté des tableaux avant-gardistes d’artistes tels qu’Édouard Manet, Paul Cézanne, Camille Pissarro et l’Américain James McNeill Whistler, qui en fera l’acquisition. Tout en exposant avec les impressionnistes, Henri Fantin-Latour, qui rejette cette étiquette, puise à diverses sources. L’atmosphère singulière de cette toile, empreinte de mystère et d’une certaine tension, est inspirée de la musique de Richard Wagner, que le peintre découvre en 1857. Les opéras de Wagner ont une influence considérable sur les artistes pendant la deuxième moitié du XIXe siècle.