Dans ce tableau de Le Brun, la déesse romaine de l'amour Vénus oint son fils Énée, agenouillé devant elle, avant le combat qu’il va livrer contre Turnus pour soumettre Rome. Elle tient la nourriture divine, le nectar et l’ambroisie dont elle s’apprête à frotter les lèvres d’Énée afin de lui conférer l’immortalité des dieux. À gauche, un dieu-fleuve qui vient de laver le héros de tout ce qu’il y avait en lui de mortel observe la scène; à l’arrière-plan, deux nymphes émergent de la forêt. Dans les angles inférieurs de la toile, des angelots putti jouent avec les armes d’Énée, forgées par le dieu des forges Vulcain sur l’ordre de Vénus (Virgile, Énéide). L’œuvre date de la période romaine de Le Brun. Sensible aux conceptions de Poussin, Le Brun l’avait suivi à Rome, où il travaille avec lui jusqu’en 1646. De retour en France, Le Brun devint l’un des artistes les plus influents de son temps : il fut chargé par Louis XIV de la décoration du château de Versailles.