Ce sont les éclatantes toiles fauves de Maurice de Vlaminck qui, avec leurs giclures de couleurs pures, placent cet artiste autodidacte aux premiers rangs de l’avant-garde parisienne durant la première décennie du XXe siècle. Vers 1907, il assourdit sa palette et, sous l’influence de Paul Cézanne, privilégie une construction de l’espace plus naturaliste, mais à multiples facettes. Il participe ainsi à la transition généralisée de l’utilisation expressive de la couleur intense du fauvisme à la structure géométrique du cubisme. À la différence de ses contemporains Henri Matisse et André Derain, notamment, Vlaminck trouve ses sujets de paysage dans les banlieues ouest de Paris. Ici, on aperçoit de loin et d’une certaine hauteur le village de Rueil à travers un écran de troncs d’arbres au premier plan. Les éléments structuraux sont définis par les contours noirs qui, conjugués aux plans successifs des bâtiments, confèrent au tableau une solidité typique de la conception de l’espace de Vlaminck durant cette période.