Au second plan d’une scène de loisir dans un paysage luxuriant, Moïse frappe le rocher d’Horeb. L’eau jaillit dans les vases des israélites adorateurs et se fraie un chemin jusqu’au premier plan, où elle est précieusement versée dans la coquille nacrée que tient une matriarche majestueuse. Le peintre fait allusion à la Terre sainte en intégrant des chameaux et des personnages à la peau plus foncée coiffés d’un turban. Ceux-ci remplissent aussi une fonction formelle. Les figures représentées en paires, notamment celles de droite, créent un jeu de contrastes par la couleur de leur peau, mais aussi par leur genre et leur pose. Lorsque l’artiste a peint un tableau octogonal de ce même sujet vingt ans plus tôt (exposé à proximité), il a placé Moïse au centre et a donné à tous les personnages des teintes de peau similaires, créant ainsi des mouvements de composition, des dominantes et des possibilités narratives tout autres.